Orchestre Symphonique de Bretagne |
Suzanne Daumann
Dans nos vies palpitantes des temps modernes, aller au concert est un des
meilleurs moyens pour vivre pleinement le moment présent. Sentir l’ambiance
particulière d’une église en est un autre. Un concert de musique sacrée avec un
orchestre et un chœur de chambre de grande qualité, sous un chef sensible et
intelligent, c’est réunir les deux pour un moment de grâce, bien au-delà du
simple plaisir. Dans la première partie du programme de cette série de concerts,
l’Orchestre Symphonique de Bretagne et le Chœur de Chambre Mélisme(s), dirigés
par Gildas Pungier, proposent un chapelet de chants sacrés, une perle chacun,
par Le Flem, Ladmirault, Franck, et Fauré, entrecoupés par des chants
traditionnels bretons, interprétés a capella par Marthe Vassallo. Un peu
dommage que ces derniers arrivent par surprise et sans explication ni
traduction. Comment comprendre le fait de se voir imposé l’écoute de ces chants
longs et monotones ? Ils soulignent, c’est vrai, par leur âpreté la
douceur harmonieuse des morceaux sacrés. Après l’entracte, voici donc le Requiem tant aimé de Fauré. Le Chœur de
Chambre Mélisme(s) et Orchestre Symphonique de Bretagne sont présents dans
chaque mesure et donnent profondeur et finesse à cette œuvre emblématique.
Gildas Pungier est attentif à chaque détail.
La soprano Amira Sélim chante le Pie
Jesu de manière touchante, avec grâce et chaleur, et le baryton Richard
Rittelmann est poignant et expressif dans le Libera Me. Le public, conquis, reste un long moment silencieux après l’Amen final, et
les applaudissements en sont d’autant plus chaleureux. L’on ne sait pas pour
les morts, mais nous, vivants, nous avons trouvé un peu de paix ce soir.
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